La rue Broquet n’existe pas.
Enfin si, elle existe, dans ma
tête sur la carte que je dois dessiner.
La rue Broquet n’est pas une rue.
C’est
un alignement de bicoques jouxtant au fur et à mesure de mes envies et des fils
que je tisse, une placette que les
platanes ombragent, une serre dans laquelle poussent des tulipes violettes une
plage de sable ou de galets, le Colisée ( il ne manquera pas à Rome, ils ont
déjà tout pris), des rivières de galets plats pour pêcher des écrevisses, un
four dans lequel on fait cuire le pain.
La priorité y est à gauche et l’élégance de mise, on y cause
de futilité parce que l’essentiel, le dramatique, mes personnages l’ont déjà
vécu dans une autre vie.On y parle en épicène et avec des mots nouveaux. La Rue Broquet se veut militante d'un monde nouveau.
Rue Broquet , on y vient souffler, respirer, rêvasser et
mourir. Les chats parlent, les chiens errent et certains fantômes viennent
paresser sous les éclairs de lune.
On y croise un héros inquiet et curieux, des repriseurs de
couche d’ozone, une couturière, un boulanger mélomane, une sorcière en colère,
des effrontées, ( parfois les mêmes que les sorcières), des vieilles obstinées…
La rue Broquet c’est l’histoire des orphelin-e-s de la vie,
de gueules cassées et de vies cabossées. C’est une histoire de pardon et de mercis.
On donne et on partage ; et on est prié de laisser dans son sillage un
parfum de bonté , de caramel et de réglisse.
Un parfum d’inachevé mais de résolu.
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